« Les mots pour le dire … » / 2 è / 1ère / Terminale
Vous repérez souvent les procédés mis en œuvre et vous devinez intuitivement l’effet produit . Seulement voilà, vous butez sur la sacro sainte FORMULATION de vos idées ! Comment diable les mettre en forme et formuler de façon variée , élégante et appropriée ?
Si vous êtes dans ce cas, cette fiche vous est destinée !
Aprendre à formuler LA CRITIQUE en évitant les redites ?
Le secret ? Le jeu de la synonymie !
Voici une série de verbes de l'analyse littéraire ; j'ai proposé pour chaque verbe , employé souvent par vos professeurs , un exemple concret en lien avec votre programme :
La Fontaine DENONCE le pouvoir absolu du monarque : le fabuliste le FUSTIGE !
L’auteur des « Fables » ( périphrase ) STIGMATISE une justice inique dans « Les Animaux malades de la peste ».
Le poète CONDAMNE ici la loi du plus fort .
Il S'INDIGNE CONTRE ou s’insurge contre la lâcheté des courtisans !
Il déplore leur flagornerie, il la désapprouve.
Il RABAISSE , dénigre la foule qui rejette la responsabilité collective sur l’âne !
Il blâme, il vilipende le refus d’endosser collectivement la faute ! ( ce verbe est fort ; à ne pas employer dans n'importe quel contexte ; il est issu du latin « VILI / PENDERE » signifiant « estimer à vil prix, à bas prix, mépriser ») .
Montesquieu se livre à un féroce réquisitoire contre les esclavagistes dans « L’Esprit des lois » !
Et si nous passions au lexique de la LOUANGE ?
Là encore, de nombreux verbes sont à votre disposition!
Diderot célèbre la vie communautaire des Tahitiens dans « Le Supplément au voyage de Bougainville » . Il en chante les vertus !
Le vieillard tahitien FAIT L'ELOGE d’une vie simple et naturelle !
Las Casas prend la défense des Indiens dans " La Controverse de Valladolid " .
Il se livre à un PLAIDOYER pour ce peuple que les colons ont dépouillé et massacré !
Ronsard glorifie et EXALTE les beautés d’Hélène à 15 ans ! Il ENCENSE aussi les pouvoirs de la poésie.
Le prince des poètes y fait son propre panégyrique, sans aucune modestie !
Ce poète fait l’apologie du « Carpe diem ».
Comment introduire maintenant dans un commentaire, une étude linéaire ou un carnet de lecture une INTERPRETATION des procédés ?
Thisbé vous propose de mémoriser ces verbes précieux grâce à quelques exemples :
Le vieillard tahitien de Diderot INSISTE SUR l’innocence et la candeur de son peuple.
Il MET EN AVANT
MET EN RELIEF
met en évidence
met en lumière
MET EN EXERGUE la cupidité des Européens !
L’auteur RECOURT A des métaphores pour évoquer les chevaux et les armures dans l'extrait de " Des Coches" .
La Fontaine A RECOURS à l’ironie pour traduire le zèle empressé de la Mort !
Le bûcheron de la fable EMPLOIE , UTILISE , MET EN OEUVRE un stratagème pour renverser la situation !
En recourant au « nous » , Montaigne dans " Des Coches" nous ALERTE SUR , nous MET EN GARDE CONTRE la responsabilité collective des Européens dans le massacre d’une civilisation !
La succession de courtes propositions ou PARATAXE crée un effet de rapidité . Elle TRADUIT , EXPRIME l’empressement de La Grande Faucheuse à saisir les âmes !
L’ironie nous suggère de comprendre le contraire de ce qui est dit !
Le champ lexical de la destruction décrit , MONTRE , représente , ILLUSTRE les ravages de la peste !
Une atmosphère de sérénité se dégage de , EMANE DE , naît de cette description !
Le lecteur éprouve, RESSENT de la compassion pour … Il est ému, touché… Il s’identifie au personnage …
Alors, à vos plumes , maintenant !
Nota Bene:
Proscrivez de grâce le " il y a" , banal et passe-partout et recourez plus volontiers à l'un de ces verbes! Entraînez-vous en classe, en participant à l'oral ! Prenez confiance en vous!
Vous verrez, peu à peu, cela deviendra un réflexe naturel !
Et une forme d'élégance...de la pensée ! " La classe, quoi ! "
Bien à vous, Thisbé