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Le plan du commentaire

Le 08/10/2017

    

    Comment rédiger le plan d'un commentaire ?

            Mode d'emploi ici par Thisbé !

       Chaque axe ( ou partie) sera structuré ainsi : 

       1. Une phrase d'intro partielle énonce brièvement l'idée directrice de l'axe. 

           Eventuellement, vous pouvez énoncer aussi les sous-axes mais dans un style lapidaire pour ne pas alourdir le devoir! Ceci n'est pas exigible au bac, vous verrez en prépa! 

       2. Puis viennent 2 à 4 sous-axes, c'est-à-dire des PARAGRAPHES délimités par des alinéas:

      Chaque sous-axe énonce une idée qu'il illustre ensuite d'exemples précis empruntés au texte. 

     Schéma d'un paragraphe:

             idée + citations + procédés + analyse des procédés ( effets produits? ) 

    ou     idée + procédés + citations + analyse des procédés

      3. Enfin, une conclusion partielle récapitule les acquis et annonce l'axe suivant : c'est la fameuse TRANSITION, " la cerise sur le Sunday Caramel" , comme l'on dit au Québec ! 

       Conseils: 

     a.  Sautez 4 lignes entre l'introduction générale et le 1er axe , entre les axes puis entre le dernier axe et la conclusion!

     b. Délimitez très nettement les sous-axes par des alinéas bien visibles! (4 petits carreaux à l'examen) 

     c. Recourez aux connecteurs tout au long du devoir, cf fiche de Thisbé! 

     d. Citez abondamment le texte entre " " , avec les numéros des lignes ou des vers! 

     e. Pour éviter de sombrer dans la paraphrase, simple redite du texte, Thisbé vous livre une astuce: 

        Evitez la formule " L'auteur DIT QUE" , censurez-vous! 

       Il s'agit d'analyser, de commenter des procédés et leurs effets et NON DE RACONTER le texte! 

       La paraphrase , c'est redire en moins bien ce qu'a dit excellemment l'auteur! 

 

    La conclusion générale sera courte mais décisive ! Il faut " boucler" ! 

    Son absence trahit une mauvaise gestion du temps ! Comment procéder?

    1. Le candidat récapitule les acquis en reformulant les titres ou thèmes des axes. 

    2. S'il est inspiré, il propose une ouverture ! 

        a. Autre auteur ayant abordé un thème du texte? 

        b. Même auteur l'ayant traité dans un autre genre littéraire

        c. Clin d'oeil à une adaptation théâtrale, cinématographique...

        d. Passerelle vers l'histoire des arts...

        Si rien d'intelligent ne vous vient, contentez-vous de la 1ère étape! 

      Allez, à vos plumes, maintenant! 

               Thisbé , septembre 2024

             

Le brouillon du commentaire

Le 28/09/2017

Vers le commentaire littéraire !

                 Ou comment gérer efficacement mon brouillon en 10 points ?

 

               1. Je prends connaissance du texte , sans sous-estimer l'intérêt du paratexte!

     J' y trouve des indices, notamment dans le lexique, le résumé de ce qui précède notre extrait ...

               2. Au brouillon, je compose en une phrase une sorte de « définition ›› concise du texte, dégageant d'entrée de jeu ses principales caractéristiques: 

 

         

« genre littéraire + forme du texte + place du texte dans l'oeuvre + types de texte+ registres ou tonalités + thème (s) traité(s) + intentions de l'auteur, en un mot sa visée : quelle est la vocation de ce texte ? 

 

              3. Cette étape cruciale me livre déjà les grandes lignes d'un plan détaillé , c'est-à-dire 2 ou 3 grandes directions d'étude ( = des axes) ainsi qu'une problématique possible que je pourrai affiner après l'étude linéaire !

              4. Dans un tableau à 2 colonnes , je recense maintenant ligne à ligne les procédés

stylistiques, lexicaux, grammaticaux, syntaxiques du texte et les effets produits . ( cf fiche " Un maximum de procédés " à mémoriser ! ) Cette étude linéaire peut aussi s'effectuer sans tableau .

              5. Un système de flèches ou de couleurs me permet ensuite de relier les procédés qui sont au service d'une même idée !

             6. Je vois alors se dessiner des regroupements possibles, sortes de puissants réseaux convergents d'idées ! Etape décisive, croyez-moi !

             7. Je mets au clair mon nouveau plan, possédant désormais sa subdivision interne, c'est-à-dire ses sous-axes.

 ( sur une page de brouillon , faire apparaître très nettement la structure du plan détaillé avec les titres en rouge et les sous-titres en vert ! ) 

            8. Je rédige au brouillon soigneusement sur 2 pages distinctes l'introduction et la conclusion, 2 temps forts de mon devoir! La 1ère et la dernière impression! 

            9. Je passe à la rédaction au propre du commentaire, le plan bien détaillé en couleurs sous les yeux. J'adopte une écriture harmonieuse et sereine et une encre foncée. 

               (Je n'ai pas d'action chez Pilot mais vive le Vball 0,5 , écriture fine et élégante!) 

           10. Je me ménage 10 mn avant la fin de l'épreuve pour une relecture active et sans concession !  Ponctuation, accords, orthographe, accents, rien ne m'échappe...

                             Je n'ai pas envie de perdre des points! 

 

    Astuces :

    Thisbé n'écrit que d'un seul côté du brouillon! 

    Elle numérote ses pages ! 

    Elle indique en haut de chacune les étapes de son devoir pour s'y retrouver!

    Elle n'omet pas la double marge à gauche sur la copie double , elle pense au correcteur! 

    Elle proscrit le stylo bille perçu comme impoli , le correcteur d'encre , les ratures qui sont du plus mauvais effet! 

 

         Et voilà !  

    A vous de jouer !

 

        Bon courage à tous , notamment aux élèves de Secondes

      qui font leurs premiers pas au lycée!

 

                                       Thisbé, septembre 2024  

 

 

 

 

 

 

Tout sur les figures de style!

Le 05/02/2017

                     

                   Ces figures de rhétorique , les connaissez-vous? 

      

   Tout d'abord, rappelons qu'une figure de style est une image, destinée à frapper notre imagination!

   Commençons par ces 10 figures peut-être moins connues des lycéens! 

 

          1. Une amphibologie : ambiguïté grammaticale ou syntaxique, volontaire ou non,  qui peut être cocasse !

                  - ]'ai été malade au lit avec le docteur pendant une semaine l

             - Attention, école! N'écrasez pas les enfants ! Attendez l'arrivée de l'instituteur !

             - Il faut refaire les programmes en nombre insuffisant !

             - La maison de Barnabé, dont le derrière est peint en vert...

          2. L'anacoluthe, rupture de construction délibérée...ou non ! ( effet voulu ou erreur de syntaxe) 

             - Elle berce et sourit à son enfant.

             - Absente ce jour, les élèves peuvent sortir !

          3 . L'anadiplose reprend en début de phrase un mot de la phrase précédente pour créer une liaison

      ou une certaine emphase. ( forme d'insistance) 

            - ll gémissait en vain. En vain, il pleura . 

            - << Simple ! Simple ? Tu trouves ? ›› ( Ici l'anadiplose introduit la réplique.) 

          4. L'antonomase prend un nom propre pour un nom commun, désignant un trait de caractère par le nom d'un personnage . 

             C'est " l' incarnation d'une vertu dans une figure ! ››  disait Roland Barthes. 

                       - un Harpagon : un avare! 

                       - un Dom Juan ou un Casanova : un grand séducteur!

                       - un Einstein pour un cerveau brillant, un génie! 

                       - un Tartuffe désigne un hypocrite, un imposteur! 

         5. La déception, procédé surréaliste , annonce magnifiquement pour terminer ...  sur rien !

         La phrase tourne court,  s'achève << en queue de poisson ››, d'où l'effet déceptif! 

               - << Tu sais ce que l'on fait en Chine avec les peaux de banane?

               -      On les jette ››. 

         6. La diaphore répète un mot dans une acception différente ( autre sens ). 

                 << Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ›› Pascal

         7. Le macaronisme affuble de terminaisons latines la langue vulgaire !

                << Millibus mercibus ! ›› Ulysse

               Molière se rit du jargon pseudo savant des Diafoirus dans " Le Malade imaginaire "! 

         8. La paronomase joue délibérément sur les paronymes, mots de sonorités voisines l

               - « Il n'y a que Maille qui m'aille ! ›› ( publicité pour la moutarde) 

               - « Lingères légères ! ›› d' Eluard 

               - " Bizarre, beaux -arts, baisers ! ›› d' lonesco, dans " La Cantatrice chauve "

 

         9. La prétérition feint de ne pas vouloir dire ce qu'elle annonce pourtant clairement !

              - " Je ne vous parlerai pas ici de la polémique de << L'Ecole des femmes ›› mais sachez qu'elle éclata dès la création de la pièce en 1662 et que la pièce fut jugée immorale et irrégulière... " 

        10 . La prosopopée du grec " prosôpon" / figure et " poien"  faire, fabriquer,  FAIT PARLER des absents, des morts, des êtres surnaturels, des inanimés , des dieux, des figures mythologiques, des animaux . 

            L'auteur interrompt sa description ou sa narration, ouvre les guillemets et prête au personnage des paroles inventées ! Le personnage doué soudain de parole peut même apostropher l'auteur ou le lecteur! 

           Ce procédé rend la scène saisissante!

         Il peut aussi s'agir d'une RUSE de l'auteur faisant passer son point de vue sous couvert d'un personnage illustre ou d'une autorité incontestable.  Donc une MANIPULATION pour frapper les esprits ! 

          La prosopée s'apparente, vous le voyez, à la personnification et à l'allégorie avec une nuance: 

         a. La prosopopée DONNE LA PAROLE à ce qui ne parle pas ou ne parle plus ! Elle est au discours direct.

         b. La personnification et l'allégorie ne font qu'attribuer des sentiments et des comportements humains! 

        La distinction se fonde donc sur la capacité locutoire ( capacité à parler).  

        Exemples de prosopée , me direz-vous? 

        - Les 1ères prosopopées faisaient parler les dieux , les muses ( Homère) 

                                                                 les lois grecques ( Platon)

                                                                 la Patrie latine ( Cicéron) 

       - Pascal faisait parler la sagesse de Dieu.  

      - Voltaire, quant à lui , jouait aux devinettes !  

         " Cinq voyelles, une consonne, 

           En français composent mon nom, 

           Et je porte sur ma personne

           De quoi l'écrire au crayon! "      A votre avis, qui suis-je ? 

     - Michel Sardou , chanteur populaire, donna la parole à un paquebot:

           " Ne m'appelez plus jamais France! 

             La France, elle m'a laissé tomber!" 

 

         Petit MEMO des figures de style les plus courantes!  

         I  Les figures par opposition: 

   

         1. l'antithèse opose 2 termes incompatibles.

            "J'aimerais mieux une laide bien sotte qu'une femme fort belle avec beaucoup d'esprit! " Molière

          " Innocents dans un bagne, anges dans un enfer "     Victor Hugo

          " Je vis, je meurs. je me brûle et me noie" écrit Louise Labbé pour évoquer l'amour!

          " Je n'ai jamais vu un enfant sans penser qu'il deviendrait vieillard, ni un berceau sans songer à une tombe! " Flaubert

 

         2. L'oxymore réunit au sein d'une même expression 2 notions inconciliables. 

               " Cette obscure clarté qui tombe des étoiles" Corneille, " Le Cid"

               " Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha comme il put pendant cette boucherie héroïque."  Voltaire, Chapitre 3 

               " Une douce violence" 

            " C'était une merveilleuse grimace" Hugo

            " Un silence assourdissant" écrit Camus dans " la Peste".

            " Une sublime horreur" , Balzac , dans " Le Colonel Chabert"

         3. La stichomythie joue sur le parallélisme et l' opposition des répliques. 

             Dans un dialogue de théâtre, elle met en scène un affrontement, un duel verbal, une joute oratoire! 

             Elle est plus rarement le support d'un échange calme et plat de points de vue. 

                  - " Es-tu si las de vivre ?

                  - " As-tu peur de mourir ?" Le Cid "de Corneille

 

                 - " Ce que je méritais, vous l'avez emporté! 

             - " Qui l'a gagné sur vous l'avait mieux mérité!  ( duel verbal entre le Comte et Don Diègue dans  " Le  Cid" )

              - " Qui meurt pour le pays vit éternellement!

              - " Qui meurt pour des ingrats meurt inutilement ! "

                    ( Robert Garnier)

               

             -

         4. Le chiasme est une disposition symétrique jouant parfois sur les oppositions.

  " Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu." Victor Hugo

 

  " Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger"  Molière

 

  "  L a neige fait au Nord ce qu'au Sud fait le sable." Hugo  

    

  " Le matin est neuf, neuf est le soir. "  Desnos

 

             II  Les figures par analogie

         1. La comparaison met en oeuvre un comparé et un comparant, réunis à l'aide d'un outil comparatif.

                « Leurs grandes ailes blanches, comme des avirons. ››   "L'Albatros" de Baudelaire

            " Son regard est pareil à celui des statues." Baudelaire

             " Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie." Lamartine

         2  La métaphore est une comparaison sans outil et parfois même sans le comparé! 

             " Un gros serpent de fumée noire" Maupassant

             " Le Temps, vieillard souffrant de multiples entorses" Robert Desnos

             " Pangloss donnait une leçon de physique expérimentale à la femme de chambre..." Candide, incipit

 

        3. La personnification prête des sentiments , des comportements humains à une plante, un animal, un objet.   ( la prosopopée les fait parler! ) 

             « Les albatros, indolents compagnons de voyage. ››  dans " L'AIbatros" de Baudelaire

           " L'astre au front d'argent"est à la fois une personnification et une périphrase pour la lune chez Lamartine.

        4 . L'allégorie personnifie une entité abstraite et se signale parfois par une majuscule. 

            « L' Habitude venait me prendre dans ses bras et me portait jusque dans mon lit comme un petit enfant. ››  de Proust

          La Mort , l'Amour, la Liberté...

      5. La périphrase : plusieurs mots  sont utilisés là où un seul aurait suffi. 

         « Le conseiller des grâces ›› au 17è siècle désignait le miroir.

         " Le roi des animaux" pour le lion

        " Les commodités de la conversation" pour une méridienne dos à dos favorisant les conversations secrètes dans les salons au XVIIè ...

        " Un vivant petit clocher de plumes" désigne...?  

        " Un lendemain de chenille en tenue de bal" renvoie poétiquement à ...?  

 

               III  Les figures par amplification 

 

           1. L'hyperbole e×agère volontairement pour dramatiser, amplifier, embellir, caricaturer...

   « Dans des ruisseaux de sang, Troie est plongée. »

                        Racine

   " Je crois que je pourrais vivre 10000 ans sans parler!"     Sartre

           2. L'anaphore est une amplification par répétition au début d'une phrase, d'un vers.

               « Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur

                 Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri

                 Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri. »  " Il n'y a pas d'amour heureux" d' Aragon

           3. La gradation est une énumération ascendante ou descendante, de force croissante ou décroissante.

                       " Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre. " La Fontaine

                 « Va, cours, vole et nous venge. » " Le Cid" de Corneille

 

               IV Les figures d'atténuation 

      

            1. La litote dit le moins pour faire entendre le plus! 

 

                  " Va, je ne te hais point!" (" Le Cid ") ( Comprenons : " Je t'aime!" )

 

            2. L'euphémisme est une atténuation qui voile volontairement le caractère déplaisant ou blessant d'un propos. Attention, il peut être teinté d'ironie! 

                   " Hippolyte n'est plus." " Phèdre" de Racine

                   " Là des filles éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros rendaient les derniers soupirs." ( = après avoir été violées mouraient) 

               " Tous deux furent menés séparément dans des appartements d'une extrême fraicheur. "

                  (en prison dans " Candide" )

 

                    V Les figures par discordance

 

             1. L'antiphrase est une phrase ironique, sous-entendant le contraire de ce qu'elle dit!

 

                 " La mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ 9 à 10 000 coquins qui en infectaient la surface ! La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques miliers d'hommes!"

                          " Candide"  , chapitre 3

 

             2. Le paradoxe est une affirmation déroutante car elle va à l'encontre de l'opinion communément admise. 

                          " Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire!" Nicolas Boileau

 

             3. L'hypallage attribue à un mot une place grammaticale qui n'est , en principe, pas la sienne. 

                         " Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire."

  C'est le " je" du poète Lamartine qui est rêveur et solitaire! Sa mélancolie est en harmonie avec la nature environnante. Le poète projette ses états d'âme sur le paysage .

 

                    " Le marchand accoudé sur son comptoir avide" : l'avidité est celle du marchand !

 

            4. L'attelage construit un mot avec 2 compléments de sens différent. 

                        " Vêtu de probité candide et de lin blanc" Hugo 

                " Vêtu de" est construit ici avec un complément impliquant un sens moral et un autre un sens physique puisque la probité désigne l'honnêteté et le lin un tissu! 

             " Alors il prit du ventre et beaucoup de pays!" renvoie à l'embonpoint de Napoléon et à sa soif de conquêtes!

 

                  VI Les figures par substitution

 

          1. La métonymie désigne un élément par le nom d'un autre, en vertu d'une relation logique assez nette.

      a. L'auteur pour le livre: j'ai lu tout Balzac! ( les oeuvres de ) 

      b. Le contenant pour le contenu: finis donc ton assiette! ( son contenu, j'espère! ) 

      c. L'instrument pour le musicien: elle est 1er violon à l'Opéra! 

      d. La provenance pour le produit: ils burent un bon Bourgogne !  ( vin de Bourgogne) 

      e. Le physique pour le moral: un rat de peu de cervelle! ( de faible intelligence) ou " Rodrigue, as-tu du coeur? " ( du courage  dans " Le Cid" ) 

      f. L'édifice pour les occupants: L'Elysée fera un communiqué à 19h! ( le porte-parole du président) 

      g. Le résultat pour la cause: Socrate a bu la mort! ( la ciguë ! ) 

      h. La matière pour le manteau : il lui offrit un vison.

 

         2. La synecdoque est une forme de métonymie présentant un rapport d'inclusion: 

      a. Le tout pour la partie: c'est Berlin qui décidera! ( le gouvernement) 

                                         Mon vélo a crevé! ( le pneu) 

                                         il lui offrit un vison! ( l'animal pour son pelage) ( c'est aussi une métonymie mais avec rapport d'inclusion, l'animal inclut la fourrure) ) 

      b. La partie pour le tout: Je quitte ces murs! ( l'école, l'hôpital...) 

                                          J'aperçois une voile à l'embouchure de la rivière. ( le bateau ) 

                                          Viens vivre sous mon toît ! ( dans ma maison ) 

 

          3. L'hypotypose est une description si réaliste, si animée, si frappante que nous avons l'impression

         de la VOIR !

       L'hypotypose nous fait vivre la scène comme si nous y étions! Ce n'est pas pour rien que Du Bellay la nommait ENERGIE , Boileau IMAGE et Fénelon PEINTURE! 

            Le meilleur synonyme resterait un TABLEAU , selon le terme de Fontanier. 

            Dans une description ou une narration, l'hypotypose constitue un moment fort en émotion car elle donne à voir ! J'insiste donc sur le côté spectaculaire de cette image! 

 

           Des exemples? 

 

             " Cette nuit, je l'ai vue arriver en ces lieux, 

               Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes, 

               Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes." ( Britannicus, II ) 

 

           Racine nous donne à voir la tristesse de Junie à travers cette description faite par un Néron amoureux. 

               

              " Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe

                 Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur."  ( Victor Hugo dans " demain, à l'aube..." )

      

             La description de l'alambic dans L'Assommoir" de Zola est aussi une hypotypose! 

 

 

               Et vous voici devenus des spécialistes ès figures de style !

                                    Thisbé 

                               Septembre 2024

                                          

                                          

      

                  

 

 

 

 

 

" La dissertation pour les Nuls " !

Le 05/02/2017

 

 La DISSERTATION NOUVEAU BAC  2020  se fait désormais SUR OEUVRE !

  Le sujet portera forcément sur l'une des oeuvres littéraires étudiées en Première et sur le parcours associé!

 

I/ SAVOIR LIRE ET FAIRE PARLER UN SUJET !

  - Le relire moult fois en se méfiant du hors-sujet ! Que vous demande-t-on?

  - Surligner les mots-phares , explicitez-les par des synonymes, dégagez des oppositions!

  - Encadrer les connecteurs pour dégager un rapport de cause à conséquence , une concession...

  - Repérer des procédés dans l'énoncé : figures de style, ironie, paradoxe, apostrophe, question oratoire, tour exclamatif, modalisateur suggérant le degré d'adhésion du locuteur à son énoncé...

  II/ ELABORER LE PLAN ! 

  - Dresser une liste d'idées et d'exemples qui permettront de répondre aux questions soulevées par le sujet!

  - Vous verrez se dessiner 2 ou 3 grands REGROUPEMENTS d'idées participant chacun à une démonstration! Quels que soient vos talents d'écriture, pas de bonne dissertation sans PLAN !

  - Le plan THEMATIQUE traite les diverses facettes d'un même thème.

  - Le plan DIALECTIQUE démontre la thèse du sujet puis son antithèse pour déboucher sur une synthèse , sorte de dépassement des contraires ou conciliation. Le plan dialectique en 3 parties n'est plus exigible au bac! Thèse et antithèse suffisent!

 III/ A propos des EXEMPLES qui vont étayer votre propos! Variez-les!

  - Evocation synthétique de la position d'un auteur par rapport au sujet

  - Citations extraites de l'oeuvre en question, des textes du parcours associé ou empruntées à d'autres oeuvres !

   - Références à d'autres formes d'art, spectacle, film, tableau, gravure , ballet , BD ...

Nota bene: les exemples doivent êtres concis, bien choisis , jamais gratuits , toujours éclairants!

  

  IV/   Rédigez avec brio une  INTRODUCTION  générale  en 4  étapes, en  un « bloc » !

   1. Une entrée en matière intelligente amène le sujet pour en montrer par avance la pertinence et l'intérêt ! On contextualise dans une perspective littéraire, culturelle, historique ou sociologique, en évitant de grâce les formules ridicules comme «  de tout temps, I 'Homme  ... » On peut proposer une brève présentation de l' oeuvre au programme si elle permet d'introduire notre sujet!

   2.  On  part  toujours  du  principe  que  le correcteur  ignore  le sujet  ! Donc l'on  reproduit ( on RECOPIE !) la citation  entre guillemets ou  le  jugement proposé  ainsi  que  la  date , le nom de son auteur , le titre de l'oeuvre que l'on souligne...

         3.  On dégage la problématique en l’extrayant soi-même du sujet ou en reformulant celui-ci  par la synonymie  ! Il est bienvenu d'expliciter la citation ou le jugement par un mot-outil : "  c’est-à-dire  »,  en d’autres termes » ...

   Le but de l’opération ? Prouver au correcteur que vous avez cerné les enjeux du sujet !

  Recourez par exemple à I 'une des formules suivantes : « C'est pourquoi il nous paraît opportun de nous interroger sur les fonctions du dialogue dans ce roman et ceux du parcours associé »   ( INTERROGATION INDIRECTE )

ou « Quelles sont les fonctions du dialogue dans ce roman et ceux du parcours? " INTERROGATION DIRECTE ) 

    4.  Le plan de la dissertation doit être formulé avec cIarté, rigueur et élégance !

   Proscrivez les annonces trop scolaires et usez plutôt de questions oratoires, sans en abuser !

   Les 2 ou 3 axes peuvent être annoncés en une seule et même phrase... Question d'entraînement!            

   Sachez ménager le suspense , mettez votre lecteur en appétit sans déflorer la conclusion...

 

V/ CONCLUSION de la dissertation ( OBLIGATOIRE, il faut " boucler" le devoir ! ) 

1.  Il est bienvenu de rappeler habilement le titre de l'oeuvre sur laquelle a porté le sujet, le titre du parcours associé et la problématique puis de récapituler de manière synthétique les diverses réponses apportées par votre devoir en reformulant éventuellement par des synonymes pour éviter la redondance  !

   L’impression  de «  déjà vu »   en fin de devoir  est un peu désagréable ! Par exemple, afin de ne pas répéter le terme « dispute » , recourez aux synonymes , tels que « les scènes de querelle, d'antagonisme, de désaccord, de divergence de points de vue » ; mieux encore, « les scènes de dissension, de différend, de controverse » ! Optez pour des synonymes différents de ceux utilisés dans la 3 è étape de votre introduction générale, où vous deviez expliciter les mots -clés du sujet !

   2.  Un élargissement sera apprécié uniquement s'il est intelligent et approprié ! ( OUVERTURE FINE!)

      Vous pouvez ouvrir sur une autre oeuvre littéraire ou artistique ayant traité le même thème ou soulevé les mêmes enjeux! Ou terminer avec brio sur une citation BIEN CHOISIE!

 

RAPPELS ... ou risque de me répéter : 

       1. Comme dans le commentaire, chaque axe ou grande partie se construit ainsi:

         a.  Une introduction PARTIELLE, délimitée par un alinéa de 4 petits carreaux, énonce la thèse en une phrase concise. En bonus,  sous une forme elégante et lapidaire , vous pouvez annoncer les 2 ou 4 idées au service de cette thèse. L'annonce en intro partielle des sous-axes n'est bien entendu pas exigible! ( Classe prépa aux grandes écoles, CAPES- Agrégation) 

       b.  Chaque paragraphe ( sous-axe) s'ouvre sur un connecteur temporel : 

              Tout d'abord,

              De plus,

              En outre,

              De surcroît, 

              Enfin, (à ne pas confondre avec " En conclusion " ou " pour conclure" qui clôture l'axe ) 

      Un conseil : évitez " Premièrement, deuxièmement, troisièmement..." un peu lourd ! Nous ne sommes pas en mathématiques... 

      Attention au " D'une part" ! Trop souvent, le " D'autre part" tombe aux oubliettes! 

      Variez adroitement les connecteurs afin de ne pas donner un effet trop mécanique et scolaire au devoir ! La structure doit être perceptible tout en restant discrète...

     Construction d'un PARAGRAPHE : 

           Connecteur + idée + exemples précis + exploitation des exemples

      d.  Enfin, chaque axe se clôt sur une conclusion PARTIELLE  , résumant les acquis puis ouvrant sur I’axe suivant par une habile transition , éventuellement sous forme de question oratoire. ( rhétorique)

      La TRANSITION permet d'amorcer I’axe suivant , sans toutefois le déflorer...

      Elle marque le souci de l'enchaînement des idées. 

      C'est une nécessité intellectuelle et non une lubie du correcteur! 

 

            Voilà !  C'était le " KIT DE SURVIE POUR LA DISSERT " de Thisbé ! 

          N'hésitez pas à partager autour de vous ! Et faites-vous confiance...

 

               Nota Bene:  

 

       Juste au cas où vous auriez tout oublié des cours de Seconde , petit MEMO: 

 

  • la problématique, c’est la question soulevée par le sujet proposé , les enjeux de celui-ci.
  • La thèse ( le 1er axe ) va toujours dans le sens du sujet !
  • Puis I’antithèse en prend le contrepied ou le 2 è axe montre les limites de la thèse!
  • Le plan dialectique en 3 parties n'est plus exigible au bac ! ( thèse-antithèse-synthèse) 
  • La 1 ère personne du singulier " JE" est proscrite ! Recourez au pronom indéfini "On" ou préférez le " Nous" , plus élégant! 
  • Ne portez pas de jugement personnel , l'exercice repose sur la confrontation des idées, pas sur l'expression de vos états d'âme ! 
  • Un AXE= une GRANDE PARTIE ( La 1ère partie démontre toujours la THESE exposée dans le sujet ) 
  • Un SOUS-AXE= une SOUS-PARTIE = un ARGUMENT, une idée au service de la thèse ou de l'antithèse
  • Les EXEMPLES , c'est le nerf de la guerre! Ce sont eux qui rendent vivant votre devoir!
  • Bon courage et prenez soin de vous!
  • Thisbé, 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un maximum de procédés pour interpréter les textes !

Le 12/12/2016

     

       Vous commenterez les procédés mis en oeuvre !  D'accord...  Je veux bien , moi ! 

     Mais encore faudrait-il les connaître .... pour pouvoir les reconnaître , non ?  

 

     Thisbé en recense un maximum pour vous aider à les identifier ! 

     Bientôt, textes , sujets et discours n'auront plus de secret pour vous! 

 

     Dans le monde de l'analyse littéraire, il n'y a pas que la comparaison, l'hyperbole et l'antithèse! 

    Auteurs, orateurs, publicistes recourent à divers procédés pour persuader, convaincre, toucher,

   faire rire , réfléchir...ou réagir !  Certes mais quels sont ces procédés concrètement ? 

      1. Les procédés stylistiques abondent! 

        a.  Bien entendu les fameuses figures de style! ( une trentaine sur ce site, cf fiche détaillée! ) 

        b. Les questions oratoires ou rhétoriques , fausses questions comportant déjà en leur sein la réponse :  ne sont-elles pas destinées à orienter notre jugement ?  

       c. La valeur affective d'un adjectif qualificatif peut viser à nous attendrir  , à susciter la compassion ou l'empathie : " Ce PAUVRE enfant..." ou au contraire le dégoût, la révulsion : " Cet odieux personnage " . Attention à ne pas confondre " AFFECTIF " , exprimant des " affects" , des sentiments avec " AFFECTUEUX" signifiant tendre , câlin...

       d. Une apostrophe interpelle un être ou une entité abstraite ! ( Imploration, recommandation, injonction...) : "  Eh toi, chef des brigands! " , discours du vieillard tahitien aux colons et à l'explorateur Bougainville sur le départ dans " Supplément au voyage de Bougainville " de Diderot...

       e. Un vocatif joue le même rôle : " ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie!" Le Cid" de Corneille 

       f. Les jeux de sonorités produisent souvent des effets d'harmonie imitative :

          -  Une assonance répète une même VOYELLE ( a-e-i-o-u-y ) ou un même SON VOCALIQUE ( an, on, un, ou...) : " Il y a plus de mille ans que la triste Ophélie..." , ici l'assonance en "i" suggère un sentiment de mélancolie et d'éternité en étirant le vers à l'infini...

         - L'allitération répète une CONSONNE ( vous aviez une chance sur 2 ! ) et les exemples sont nombreux!

           " Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes? " Racine 

           " Pendant que les GReniers GRelottent..." : ici, l'allitération traduit presque physiquement la sensation de froid, le frisson! 

         Allitérations et assonances visent à créer un EFFET EVOCATEUR  en imitant par les jeux de sonorités les choses dont il est question....

        - La DIERESE consiste à prononcer EN 2 émissions de voix 2 voyelles consécutives: 

            " Que ne t'es-tu vers DIAne tournée? " Elle permet d'allonger ce vers en décasyllabe et de METTRE EN EXERGUE le nom de la déesse! 

       - La SYNERESE prononce en UNE SEULE émission de voix : un lion!  

 

       g. Les types de textes nous renseignent sur les intentions d'un auteur ou d'un orateur :                  informatif , descriptif, narratif, explicatif, argumentatif, injonctif ( une injonction est un ordre , une recommandation mais parfois une prière, une exhortation à faire quelque chose...) ... 

       h. Les registres donnent une tonalité aux textes et aux discours : registres comique, burlesque, heroïcomique, tragique, pathétique, fantastique, satirique, polémique, didactique, lyrique, épidictique ( éloge ou blâme) ou encore le registre bucolique célébrant la vie champêtre loin du tumulte de la ville...  Cf fiche plus détaillée intitulée " Les GENRES , les TYPES de textes et les REGISTRES !

       i. La place des mots est également souvent significative !  Soyez sensibles à l'antéposition d'un adjectif :" un pauvre garçon" est-il forcément " un garçon  pauvre"? 

      j. LES POINTS DE VUE ou FOCALISATIONS dans un roman. 

        Un auteur peut se situer de 3 façons par rapport à son personnage: c'est la notion de focalisation. 

         a. La FOCALISATION INTERNE ou le point de vue interne épouse le point de vue d'un personnage. Le champ du savoir se limite donc à ce qu'il perçoit, voit et sait! Le narrateur et le lecteur voient à travers les yeux du personnage et tout leur savoir se réduit à celui de ce personnage. 

         b. La FOCALISATION EXTERNE ou point de vue externe se restreint à ce que nous pouvons voir des comportements extérieurs . Nous ne savons rien des pensées secrètes des personnages. Il s'agit d'une sorte de " BEHAVIORISME"  ( de l'anglais " to behave" se comporter ). La 1ère partie du roman " L'Etranger" d'Albert Camus nous décrit certes les faits et gestes de Meursault à la 1ère personne mais sans nous faire accéder à ses états d'âme , sur un ton détaché et neutre , assez déroutant pour le lecteur. Une manière de suggérer que Meursault est étranger au monde ...et à lui-même? D'aucuns ont pu parler d' " écriture blanche" pour qualifier ce style laconique !

         c. Le point de vue omniscient ou LA FOCALISATION ZERO nous introduit pleinement dans la conscience des personnages : nous avons accès à tous leurs émois ; nous connaissons leur passé par des analepses , leurs aspirations, leurs ambitions et même leur avenir parfois, grâce aux prolepses ! Le narrateur sait tout, voit tout , connaît tout et partage ce savoir avec le lecteur, qui se sent gratifié! 

            Attention! Dans une même page, les points de vue peuvent alterner! C'est précisément ce jeu d'alternance  qui est intéressant et auquel il vous faudra être sensible ! 

                   Le choix de la position du narrateur fait par l'auteur constitue en effet une marque d'énonciation qui nous renseigne sur les INTENTIONS DE L'AUTEUR: 

                  - Identification avec le personnage? Empathie ? Compassion pour le personnage? 

                  - Prise de position critique, désolidarisation de l'auteur qui prend ses distances avec son personnage , tel Maupassant laissant affleurer dans l'excipit du roman " Bel ami" un regard désapprobateur sur son héros Georges Duroy et son arrivisme forcené! L'auteur dans les dernières pages alterne habilement les 3 points de vue! 

                  - Projection de la part de l'auteur de ses sentiments personnels? 

                  - Démonstrations par l'auteur de ses talents d'analyse , tel le démiurge Balzac au centre de sa création? 

                 L'alternance des points de vue est toujours significative! Ainsi, dans " Le Rouge et Le Noir", la rencontre entre Julien et Madame de Rênal nous est-elle narrée du point de vue de l'un et de l'autre ! Julien prend Madame de Rênal pour une créature céleste qui elle-même le prend pour une petite jeune fille timide! Les personnages baissent la garde...et c'est une sorte de coup de foudre qui se produit ...sous nos yeux! L'addition de plusieurs points de vue internes dans un roman peut aboutir au point de vue omniscient. 

      k. L'analepse est un retour en arrière ou "flash back" , souvent au plus-que-parfait qui marque l'antériorité des faits  et la prolepse une anticipation qui nous projette dans l'avenir , au futur ou au conditionnel !

 

        2. Des procédés lexicaux nombreux : 

       a. Les champs lexicaux  : ensembles de termes se rapportant tous à une même idée ou notion.

       Le champ de l'anatomie traduit une idée d'acharnement dans la boucherie sur le champ de bataille dans le chapitre 3 de " Candide" : " des mamelles sanglantes, des cervelles répandues, des bras et des jambes coupés.." 

       b. Le lexique mélioratif valorise , grandit, élève, embellit, glorifie! 

                Un bolide pour une voiture rapide! 

       c. Le lexique péjoratif à l'inverse dévalorise, rabaisse, dénigre, discrédite !

               " Une guimbarde " ou  " un pot de yaourt" pour une voiture !

       d. Un adverbe produit parfois un effet d'insistance, donne plus de force à la phrase! 

       f. Les registres familier, courant, soutenu, l'argot, le patois renforcent le réalisme , contextualisent socialement ! 

       g. Les modalisateurs sont des mots suggérant le degré d'adhésion du locuteur à son énoncé .

       D'un mot bien choisi, le locuteur assume pleinement son énoncé ou s'en désolidarise, prend ses distances!

           Barnabé était absent en français. Il est malade. ( Aucun doute dans l'esprit du prof! ) 

           Barnabé est SANS DOUTE malade . ( Thisbé émet une hypothèse non vérifiée mais crédible . ) 

           Barnabé PRETEND avoir été malade. ( Thisbé n'en croit pas un mot! L'élève dans son esprit a " séché"!  ) 

      

      3. Les procédés grammaticaux ( on les oublie toujours et c'est dommage ! ) 

       a. Le jeu des pronoms personnels, leur alternance ( passage d'un " nous" à valeur inclusive au vous" qui prend la forme d'une mise en cause directe , par exemple) 

       b. Les valeurs des temps de l'indicatif : 

       - Le présent peut revêtir diverses valeurs selon le contexte: 

          1. Le présent d'énonciation traduit une action ou un état au moment où le locuteur parle:

     Aujourd'hui, nous révisons les valeurs des temps avec Thisbé ! 

          2. Le présent de narration dans un récit au passé fait vivre la scène au lecteur comme s'il y était! 

    " Un agneau se désaltérait dans le courant d'une onde pure. ( situation initiale stable )

      Un loup SURVIENT à jeun, qui cherchait aventure." ( intrusion d'un élément perturbateur )

     Ici, le présent de narration " un loup survient" vient rompre l'harmonie d'une situation initiale dont la stabilité est rendue par un imparfait duratif et descriptif ( "un agneau se désaltérait" ) . Ce présent ANIME la scène sous nos yeux ébahis!  

 

          3. Le présent GNOMIQUE exprime une vérité générale comme dans les morales , les proverbes, les définitions...

       " Les animaux en général sont capables de jouer seuls mais l'homme au contraire n'y arrive pas et s'il tente de le faire, bien vite une angoisse s'empare de lui." Dino Buzzati " Pauvre Petit garçon" , une nouvelle qui imagine l'enfance d'Hitler! 

       " On a souvent bespoin d'un plus petit que soi. " Le Lion et le Rat" 

       " La Terre tourne autour du soleil. "

       " La pleine lune joue sur nos humeurs! " 

          4. Le présent peut exprimer un passé récent: Je l'ai raté! Son avion décolle à l'instant! Comprenons " vient de décoller!

          5. Un futur proche: son avion décolle ce soir à 22 heures! 

          6. Un présent d'habitude: je révise sur le blog de Thisbé tous les matins vers 8 heures ! 

          7. Le présent d'énonciation peut signaler aussi un décalage temporel entre le fait vécu et le fait raconté. Il est employé dans les autobiographies et introduit une pause. L'auteur émet une remarque, porte un regard critique ou nostalgique sur son passé à la lumière de son expérience. 

         " Ai-je été nourri par ma mère? Est-ce une paysanne qui m'a donné son lait? Je n'en SAIS rien. Quel que soit le sein que j'ai mordu, je ne me RAPPELLE pas une caresse du temps où j'étais tout petit." ( Incipit de " L'Enfant" de Jules Vallès, 1879-1881 )    

       - Les valeurs de l'imparfait : 

            1. descriptive: Le soleil rougeoyait dans le ciel.

            2. Durative : durant des heures, il révisait son français avec passion ! 

            3. Itérative: chaque jour, Thisbé baladait le labrador Pyrame au musée! 

       - Le passé simple traduit des actions de 1er plan qui se détachent sur un arrière-plan à l'imparfait. 

            1. Action soudaine, rapide : Tout à coup, Pyrame aboya! 

            2. action ponctuelle, datée : A 16h, l'avion décolla! 

       - Le plus-que-parfait traduit l'antériorité: il m'attendait; moi, j'avais oublié ce rendez-vous crucial! 

       - Le passé composé exprime une action passée mais qui a un retentissement sur le présent, entretient un lien avec lui : J'ai bien révisé avec Thisbé , je suis donc à l'aise pour l'examen! 

       - Le futur simple peut traduire une certitude : Il n'a rien préparé, il échouera! 

       c.  Les valeurs d'un impératif  varient elles aussi :  ordre, conseil, prière...  

       d.  Un conditionnel présent exprime parfois une forme de désolidarisation de l' énoncé présenté comme non vérifié ou peu fiable : La pleine lune AURAIT un effet sur le métabolisme, les naissances et les suicides! 

      e. La voix passive indique que le sujet SUBIT l'action et la voix active qu'il FAIT l'action ... 

      Thisbé actualise son blog régulièrement.  ( Voix active) 

      Le site est régulièrement actualisé par Thisbé. ( Voix passive) 

      f. Un adverbe d'intensité prendra valeur d'insistance!

            " Rien n'était si beau, si leste, si brillant que les 2 armées rangées en lignes de bataille!" 

           ( " Candide", chapitre 3 sur la guerre, valeur d'insistance et ironie chez Voltaire : sur cette vision faussement élogieuse vient se greffer une vision réaliste et ironique de la " boucherie" ; Voltaire nous rappelle que nous ne sommes pas au concert mais à la guerre! ) 

     c. LES DISCOURS RAPPORTES  :

      - Le DISCOURS INDIRECT LIBRE est une forme MIXTE entre le discours direct et le discours indirect: 

      - Il retranscrit avec  plus de naturel les pensées des personnages , souvent à la 3 è personne, à l'imparfait et dans un registre assez familier: on croit entendre le personnage s'exprimer! 

     - Ce n'est pas du discours direct puisqu'il y a absence des 2 points et des guillemets et du verbe introducteur de paroles! 

     Voici un exemple de discours DIRECT: Barnabé s'exclama: " Cela m'ennuie d'écrire et je ne suis pas sûr de mon orthographe!" 

    Voici ce que cela donnerait au discours INDIRECT: Barnabé s'exclama que cela l'ennuyait d'écrire et qu'il n'était pas sûr de son orthographe. 

    Et voici donc ce que cela deviendrait au discours indirect LIBRE: ça l'ennuyait d'écrire et puis il n'était pas sûr de son orthographe! ( Disparition du verbe introducteur, des 2 points , des guillemets et apparition de la 3 è personne, de l'imparfait et d'un registre plus familier. ) 

     - Autre exemple de discours indirect LIBRE: " Charles n'avait point écouté ses conseils pour l'interdiction des romans ; puis, le genre de la maison lui déplaisait." ( Flaubert, " Madame Bovary" , 1857) 

      Ici , les termes familiers de la langue courante comme " puis" et " le genre de la maison" sont des INDICES de discours indirect LIBRE: la pensée du personnage est reproduite fidèlement, y compris dans ses tics de langage! Tout se passe comme si nous avions accès à sa conscience! 

 

     Autre exemple: 

  -Discours direct: Gervaise se demanda : " une goutte me couperait peut-être la faim? J'en ai bu, des gouttes!" 

  - Discours indirect: Gervaise se demanda si une goutte ne lui couperait pas la faim et se dit qu'elle en avait bu , des gouttes. 

  - Discours indirect libre, celle de ZOLA dans " L'Assommoir": Peut-être qu'une goutte lui aurait coupé la faim? Ah! Elle en avait bu , des gouttes! 

 

      4. Les procédés syntaxiques: 

      a. Les phrases exclamatives, interrogatives, négatives, déclaratives

        ( Une série de phrases exclamatives peut traduire l'indignation, la colère, la révolte! ) 

      b. Le choix de phrases nominales ( sans verbe conjugué) peut créer un style coupé, incisif, hâché ! 

      c. La présence d'une césure dans un vers ( coupe à l'hémistiche) n'est pas forcément anodine; elle permet souvent de mettre en lumière un mot! Attention: placée à la 6 è syllabe dans un alexandrin, elle est en revanche située à la 6 è ou à la 4è dans un décasyllabe !

     d. Rejet, contre-rejet et enjambement attirent notre attention sur un mot rejeté au vers suivant, une expression isolée! Ce sont des procédés souvent porteurs de SENS , donc à ne pas négliger dans un commentaire, une lecture analytique ou une question sur corpus. 

       - L'ENJAMBEMENT : la phrase empiète souvent sur le vers suivant: 

      " N'ajoutez point, Seigneur, à des malheurs si grands,

         Celui de vous unir au sang de mes tyrans."  " Suréna" 

       - LE REJET rejette un élément très court au vers suivant, créant un effet d'attente et de surprise : 

      " Et même il m'est arrivé quelques fois de manger

        LE BERGER ! "  ( Discours du lion dans la fable " Les Animaux malades de la peste" de La Fontaine ) 

       - LE CONTRE -REJET : à la fin d'un vers, une nouvelle phrase débute et se prolonge au vers suivant. Les 2 mots qui lancent cette nouvelle phrase s'appellent CONTRE-REJET: 

      " Souvenir, souvenir, que me veux-tu? L'AUTOMNE 

        Faisait voler la grive à travers l'air atone. " Paul Verlaine

     f. Le rythme ternaire confère une musicalité au vers, un certain " tempo"... 

     " Toujours aimer/ toujours souffrir/ toujours mourir" Corneille ( 3 fois 4 syllabes)

 

     Voilà pour aujourd'hui!  

      Thisbé complètera pour vous au fur et à mesure mais vous voilà déjà mieux armés, munis des entrées principales dans les textes! 

       NB : Personne n'y pense mais l'identification de certains procédés dans la formulation même d'un sujet de dissertation ou dans un titre d'oeuvre ou de poème peut vous livrer d'emblée quelques pistes d'interprétation!

                  Excellente année scolaire à tous ! 

              Prenez soin de vous ! 

                                  Thisbé

 

      

      

    

Zoom sur l'intro du commentaire!

Le 10/10/2016

 

                Intro de commentaire littéraire / Mode d'emploi! 

      Alléchante et élégante, telle serait l'intro idéale! 

      Elle mettrait en appétit, sans pour autant déflorer le texte! 

      Elle serait en outre structurée en 4 étapes mais non délimitées par des alinéas car votre intro doit former un bloc ! 

     Alors les étapes, me direz-vous ? 

     1. Une entrée en matière sélective et pertinente : 

         a. biographique ( si l'on connaît l'auteur et uniquement des éléments vie/oeuvre éclairant le texte)

         b. littéraire ( si cet auteur appartient à un mouvement ou si l'oeuvre suscita la polémique) ) 

         c. historique, sociologique ( si le contexte de l'époque éclaire le texte) 

     2. La présentation concise du passage, en s'aidant du paratexte toujours précieux: 

         a. nom de l'auteur 

         b. titre de l'oeuvre et titre du chapitre, du poème

         c. place de l'extrait dans l'économie de l'ouvre ( incipit, scène d'exposition, dénouement, II, 7 ...) 

         d. date de publication ou de 1ère représentation 

         e. bref résumé de ce qui précède si l'on dispose des infos...

         f. forme du texte ( sonnet, fable, monologue, stichomythie, portrait, lettre...)

         g. éventuellement les registres principaux ou tonalités

      3. La problématique, c'est problématique !

     Car c'est à vous de la trouver! Reportez-vous à ma fiche sur les étapes du brouillon...

         a. Quel est l'enjeu majeur de ce texte? Sa colonne vertébrale ? Ce qui le tient? 

         b. Les intentions de l'auteur? 

         c.  Au style direct, ne pas omettre l'inversion du sujet et le ? 

       4. L'annonce du plan , lapidaire et sans fioritures! 

         a. " Nous" plutôt que " je" , proscrit! 

         b. Evitons " Dans une 1ère partie, dans une 2 è partie..." , trop scolaire à l'écrit ! 

         c. Tentons d'annoncer 2 ou 3 axes en une seule phrase élégante! 

    Ouf! L'intro est faite! 

    Je saute 4 lignes et j'attaque le 1er axe! 

            Allez, c'est parti !  

                        Thisbé